Masques N95 : tout savoir sur leur ajustement

Masques N95 : tout savoir sur leur ajustement

5/4/2020

Les principales organisations de santé mondiale recommandent l'utilisation de respirateurs étanches et de masques de protection N95. Le N95 est un masque de protection avec un filtre de polymère synthétique à maillage fin. Le nombre 95 signifie que le masque filtre une quantité égale ou supérieure à 95 % des particules qui se retrouvent en suspension dans l’air, dont les éclaboussures pouvant contenir des bactéries ou des virus comme la COVID-19.

La norme Z94.4 du groupe CSA requiert que tous les travailleurs passent un essai d'ajustement avant de porter un équipement de protection respiratoire à contour étanche pour la première fois. Les utilisateurs d'appareils de protection respiratoire doivent passer un essai d'ajustement au minimum tous les deux ans ou lors d’un changement d’appareil ou d’un changement physique.

Programme de protection respiratoire

Dans une entreprise où l’utilisation d’un moyen de protection respiratoire est nécessaire, il est obligatoire d’y retrouver un programme de protection respiratoire à jour. Celui-ci doit indiquer les protections disponibles pour les travailleurs pour être conforme.

Tout programme complet de protection respiratoire nécessite un certain nombre d'éléments. Des procédures doivent être mises en place pour :

  • La sélection de respirateurs adaptés à la tâche;
  • L’utilisation adéquate des respirateurs;
  • La définition des rôles et responsabilités des travailleurs;
  • Les essais d’ajustement.

Des éléments supplémentaires peuvent s’y ajouter :

  • La mise en place de procédures d’inspection, de nettoyage, d’entreposage et de désinfection des respirateurs;
  • La création de listes des unités et emplois nécessitant des respirateurs, avec un répertoire des respirateurs requis pour chaque fonction;
  • L’implantation d’une formation aux employés sur la manière d’utiliser et de retirer correctement les équipements de protection respiratoire;
  • La mise en place d’un processus d’évaluation de l’efficacité des programmes;
  • La mise en œuvre d’un programme de surveillance médicale;
  • La tenue d’un registre indiquant les informations relatives aux employés, à leur modèle et taille de masque et la date du dernier essai d’ajustement. 

L’essai d’ajustement qualitatif

Un essai d'ajustement des appareils respiratoires est essentiel à un programme de protection bien construit. Les essais qualitatifs reposent sur le goût et la réaction subjectifs de la personne testée. L’utilisateur aura recours à ses sens pour détecter l’infiltration d’une substance à l’intérieur pour déterminer si la pièce faciale est bien étanche.

Avant de commencer l’essai d’ajustement, l’hygiéniste ou le technicien entreprend un test de goût qui consiste à placer une cagoule au-dessus de la tête de l’individu. En portant des gants jetables, l’hygiéniste pompe 10 bouffées d'une solution de test de sensibilité dans la cagoule et l'individu indique le moment où il goûtera la substance.

Ce test de goût est réalisé pour assurer que le travailleur soumis à l’essai peut goûter la solution et ainsi déterminer le niveau de concentration de la substance à utiliser lors de l’essai d’ajustement. Ensuite, on installe le masque correctement sur le visage de l’individu. Aucun goût ne devra être détecté lors de cet essai pour assurer qu’il n’y ait aucune fuite.

Certains modèles de respirateurs jetables sont équipés d'une valve d'expiration intégrée qui permet à l'air chaud de s'échapper afin de ne pas embuer les verres des lunettes de vue ou de sécurité.

La buée sur les lunettes, les masques ou sur les écrans faciaux n'indique pas nécessairement qu'il y a une fuite dans le respirateur. Si ce problème persiste, une solution de désembuage peut être envisagée.

Les enjeux relatifs à la pandémie

L'hygiéniste industriel ou le technicien doit être préparé à faire face à quelques enjeux qu’entraîne la situation actuelle :

  1. La cagoule de test doit être nettoyée et désinfectée correctement avant et après chaque utilisation. Le port d'une cagoule de test déjà portée peut être une source de préoccupation pour certains, en particulier lors d'une épidémie de maladie infectieuse.

  2. La pandémie actuelle entraîne des ruptures d’inventaires de masques jetables N95. Les nombreux fabricants connus de respirateur ne peuvent répondre à l’énorme demande, même avec l’augmentation accrue de leur production.

  3. L’idéal est de disposer d’un choix de respirateurs varié et adapté aux tâches ou emplois distincts, mais la réalité est que durant cette période de pandémie, tous les types de respirateurs ne le sont pas.

  4. Le port d’un masque ne peut pas interférer avec le port d’équipement de protection des yeux d’un travailleur. L’essentiel est de trouver un appareil respiratoire adapté à la forme du visage de l’individu qui maintient une étanchéité efficace en tout temps.

Saviez-vous que sommes spécialisés dans les essais d'ajustement des respirateurs? Apprenez comment assurer que votre équipement de protection respiratoire protège réellement vos travailleurs et vous ici! Nous offrons également des formations de protection respiratoire. Apprenez-en davantage ici.

Les autorités ont demandé de gérer rigoureusement et judicieusement l’utilisation des masques N95 afin de remédier à une pénurie potentielle. Les liens suivants sauront vous tenir informé des développements.

https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies/maladie-coronavirus-covid-19.html

https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/medicaments-produits-sante/instruments-medicaux/covid19-masques-respirateurs.html

* Mise à jour: port du masque N95 en zones chaudes

Le 9 février dernier, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a annoncé que tous les travailleurs de la santé en zones chaudes (2 cas ou plus) devront obligatoirement porter un masque N95 ou plus efficace, dans la pratique de leurs fonctions.

Cette exigence s’applique « notamment aux hôpitaux, aux cliniques médicales, aux groupes de médecine familiale, aux cliniques externes, au milieu de réadaptation et au milieu de soins de longue durée (CHSLD, RPA et autres ressources d’hébergement de ce type) », explique la CNESST.

Ces derniers devront aussi passer des tests d’étanchéité en plus de suivre des formations sur la procédure pour les utiliser correctement.

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