Cadenasser adéquatement assure la sécurité des employés qui travaillent avec des machines. Les cas de décès sont trop nombreux lorsque le système mis en place fait défaut.
Un travailleur coincé
Récemment, dans le secteur de l’alimentation, un travailleur est décédé après s’être retrouvé coincé entre un culbuteur de benne et une trémie de réception. Comment? Un basculeur de bennes contenant des fruits s’est déplacé de façon inattendue vers le travailleur.
Un cariste alimentait un convoyeur avec un empilage de bennes. Elles étaient soulevées par un basculeur, vidées puis relâchées.
Sous le basculeur, le travailleur avait accès à une zone de danger qui n’était protégée sur les côtés que par des grillages à pentures, non dotées de dispositifs d’inter-verrouillage. Les protecteurs pour l’arrière de l’équipement n’étaient pas en place. Sur le devant, l’entrée était possible via le convoyeur de sortie.
Le travailleur avait donc accès aux diverses zones à risque. Il y a d’ailleurs pénétré avec une pelle, ce qui laisse entendre qu’il voulait y effectuer un travail qui n’a pas pu être déterminé.
Ce qu’il faut retenir
- Maîtriser les énergies dangereuses en zone de danger. Pour ce faire, on doit mettre à sa disposition des fiches de cadenassage lui permettant de procéder de façon sécuritaire à la mise à énergie zéro de l’équipement. Il pourra alors mettre en place son cadenas personnel (voir l’article 185 du RSST).
- Rendre ces zones inaccessibles. Sinon, il faut les protéger par des protecteurs fixes ou un système muni d’inter-verrouillage (voir l’article 182 du RSST).
- Mettre le dispositif d’arrêt d’urgence à la portée du travailleur. Dans ce cas-ci, le dispositif était en place, mais il était hors d’accès à partir de la zone à risque. (voir l’article 192 du RSST).
Comme de nombreux employeurs, l’entreprise avait instauré un programme de cadenassage. Mais il manquait l’essentiel : la présence d’une fiche de cadenassage spécifique à cet équipement et ses diverses composantes. Cette fiche devant comporter, selon le rapport de la CSST: « l’identification du ou des modes d’alimentation en énergie de l’appareil. (…) et la procédure de cadenassage disponible spécifiquement pour le basculeur de bennes. »
Un accident de travail comme celui-ci a des répercussions graves. Pourquoi ne pas travailler à prévenir ce type d’accident au lieu d’en vivre les conséquences tragiques? Un programme de cadenassage bien implanté vaut certainement les coûts que vous allez y consacrer. N’attendez pas l’accident et demandez conseil à SPI!
Alain Daoust, cria; crsp; vea
Directeur expertise, santé, sécurité et environnement, SPI Santé Sécurité
